La forêt de Pilleux

Localisation de la MiniBigForest

Situé proche du centre-ville, au nord-est de Nantes, entre le quartier Durantière et Chantenay, le square Pilleux est un espace vert de 3800m2 au milieu d’une zone urbanisée. Le square est ouvert, au nord sur le boulevard Benoît Frachon, ce qui en fait un simple lieu de passage. Nantes Métropole a fait appel à l’association MiniBigForest pour planter au coeur du square Pilleux une «micro-forêt dense » avec la participation des habitants et des élèves de l’école Ampère située à proximité.
Objectif ? Faire du square un lieu d’expérimentation, un jardin plus poétique, en mouvement, et un lieu remarquable pour son génie naturel. Ainsi, ce petit poumon vert permettra au fil des années, d’isoler visuellement les immeubles du tramway et d’offrir un espace ressourçant aux habitants du quartier.

La suite ? Deux ans et demi après sa plantation, la forêt de Pilleux se porte à merveille : cette mini-forêt remplit son rôle d’îlot de fraîcheur grâce à l’effet climatiseur de l’arbre. Le sol commence à ressembler à un sol forestier. Un potager « Nantes, Paysages Nourriciers » a été créé par les jardiniers municipaux et confié ensuite à Nantes Ville Comestible pour son animation en lien avec les habitant.e.s bénévoles : en permettant aux habitants de produire et récolter leurs légumes, une vraie dynamique a été créée, qui pourrait devenir un modèle pour les petits espaces des villes.

Cécile Plantive, ingénieure spécialisée dans le suivi des équilibres biologiques des cultures et de la biodiversité en ville a découvert et suivi le microcosme de ce potager attenant à la mini-forêt en 2021 : « Ce paysage nourricier est l’archétype d’un projet d’agriculture urbaine avec les habitations qui encerclent le jardin, des visiteurs et des passants en permanence, la promiscuité des boulevards, la ligne de tram qui claironne régulièrement. Le potager et sa « forêt » associée offrent un véritable coup d’éclat sur l’espace vert. Le microcosme d’insectes, ravageurs et auxiliaires, de fleurs, d’arbres et d’arbustes en croissance est riche et coloré, débordant de guerres et de paix inconnues. Le petit bois fermé confère au potager urbain un caractère mystérieux. On imagine le champ, ou plutôt le bois des possibles en termes d’équilibres naturels ! Si l’association des plantes fleuries perdurant généreusement jusqu’à la fin octobre est un atout tout à fait notable, la promiscuité du petit bois dense et sa nature diversifiée promet de nouvelles observations entomologiques à faire découvrir au grand public curieux de jardin, de botanique et de petites bêtes. Déjà, la coccinelle à 22 points, étincelante de son jaune vif acidulé, règne en maitre sur les cucurbitacées et s’attèle à déguster l’oïdium attaquant les courges d’halloween. Elle ravit et étonne les enfants (de tous âges) à qui je la dévoile. Quel voyage réalise t’elle entre le potager et la micro-forêt et ses chênes pédonculés sensibles eux aussi à ce blanc champignon poudreux tant aimé du petit coléoptère ? Sans étude, sans temps, sans considération, nous n’en saurons rien, ou si peu, et resterons ignares de toute cette micro-vie débordante qui s’écoule à côté de l’urbain trop pressé. « 

A quand d’autres projets de ce type dans votre ville ?

Après plantation, la forêt est suivie par une équipe de MiniBigKeepers (composée des Jardiniers de la rue), formée par MiniBigForest, pour assurer le menu entretien et la collecte de données jusqu’à son autonomie dans 3 ans.

Cette MiniBigForest a été financée et soutenue par la Ville de Nantes et Nantes Métropole, et réalisée grâce au soutien du Service des espaces verts.